Les sacrements prolongent l'Incarnation

Publié le par Père Maurice Fourmond

Réflexions sur les sacrements

 

La dimension sacramentelle est constitutive de toute vie chrétienne comme le rite est un élément constitutif de toute vie humaine.

 

Dans mon enfance, on définissait ainsi un sacrement : «signe sensible, institué par Jésus Christ pour produire ou augmenter la grâce en nos âmes». Le «Catéchisme de l’Église Catholique» explicite un peu cette définition : «Les sacrements sont des signes efficaces de la grâce, institués par le Christ et confiés à l’Église, par lesquels la vie divine nous est dispensée. Les rites visibles sous lesquels les sacrements sont célébrés, signifient et réalisent les grâces propres de chaque sacrement» (§1131 ed. 1992).

 

Nous ne connaissons que deux façons pour Dieu d’offrir sa grâce : l’une invisible est la plus courante ; elle est connue à travers la Révélation et par ses fruits. C’est en premier lieu cette présence mystérieuse au coeur de toute existence humaine comme le dit ce texte fondateur de la Genèse où l’homme est dit créé à la ressemblance de Dieu. Cette ressemblance invisible est toutefois source de de transformation ou plus exactement d’un accomplissement pour toute personne humaine. L’autre visible l’est par la médiation de signes dont le plus essentiel et fondateur est par l’Incarnation, l’humanité de Jésus de Nazareth.

 

Le sacrement est donc un acte de Dieu, car seul Dieu peut «dispenser sa vie divine», et cela à travers un signe visible, et en faveur de l’homme et de l’humanité. C’est ainsi qu’il faut dire que le premier sacrement comme aussi le plus décisif est l’Incarnation elle-même. La définition du sacrement s’applique tout à fait à cette réalité qu’est l’Incarnation  : il y a un signe sensible, visible, la personne humaine de Jésus de Nazareth : «Ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché» affirme Saint Jean (1 Jn 1, 1). Cet acte de Dieu qu’est l’Incarnation produit une grâce capitale, efficace, puisqu’elle est porteuse du salut de l’humanité entière et cela pour toujours. Jésus est donc le sacrement par excellence et c’est à partir de ce sacrement initial que vont exister tous les sacrements confiés à l’Église et d’abord l’Église elle-même. Les sacrements sont donc des actes de Dieu en référence avec cet acte fondateur qu’est l’Incarnation.

 

Ainsi, dire que les sacrements de l’Église ont été institués par Jésus Christ peut s’entendre de façon très différentes. La première serait que Jésus, au cours de sa vie terrestre aurait explicitement désigné des signes comme porteurs d’une action de Dieu et devant être continués par ses disciples. En fait seul un signe correspond pleinement à cette définition, c’est l’eucharistie, avec cette parole du Christ à la dernière Cène «Faites cela en mémoire de moi». 

 

Cela est moins évident pour le baptême malgré la finale de Matthieu : «Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit» Mt 28, 19. En fait, il s’agit moins d’une parole prononcée par Jésus que l’interprétation, par la communauté matthéenne, d’une pratique qui existait déjà dans le monde juif mais qui a pris un sens tout différent en lien avec le baptême de Jésus par Jean Baptiste, et qui s’est développée très tôt dans les premières communautés. Toutefois les Actes des Apôtres en font une exigence première de la foi au Christ.  Après le discours de Pierre, «Ceux qui l'entendaient furent remués jusqu'au fond d'eux-mêmes ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit» Ac 2, 37-38. 

 

Peut-être pourrions-nous dire la même chose concernant le pardon des péchés avec la parole du Christ après sa résurrection : «Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus» Jn 20, 22-23. Là encore, nous pouvons nous interroger à quel signe sacramentel Jésus fait référence : s’agit-il d’un sacrement particulier ou du baptême comme le dit l’apôtre Pierre dans son discours au jour de la Pentecôte que nous citions il y a un instant : «Convertissez-vous : que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés» Ac 2, 38. C’est d’ailleurs pour cette raison que bien des convertis au Christ retardaient leur baptême jusqu’à l’approche de la mort (comme semble-t-il l’empereur Constantin), afin que, par le baptême, leurs péchés soient pardonnés au moment de paraître devant Dieu. De même la lettre de Saint Jacques semble indiquer qu’un signe de grâce était attaché à l’onction d’huile sur les malades ; toutefois on n’a pas d’exemple dans les évangiles que Jésus ait utilisé une onction d’huile pour guérir un malade. Notons la place centrale de l’Esprit Saint dans toute approche du sacrement comme dans le récit de l’Incarnation : «L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre» Lc 1, 35. Le premier sacrement qu’est la personne de Jésus est initié par l’action de l’Esprit Saint, il en est de même pour tous les sacrements de l’Église.

 

Toutefois, on peut donner une autre signification à l’institution des sacrements par Jésus Christ : elle consiste à dire que les sacrements de l’Église ne sont que le prolongement de l’Incarnation, ils prolongent ce premier sacrement qu’est le Christ Jésus, ils prolongent ce que Jésus a été au milieu de nous pendant sa vie terrestre, ils prolongent ce que Dieu a accompli par son Fils Jésus de Nazareth à travers toute sa vie terrestre. C’est en ce sens qu’on peut dire que les sacrements sont «institués» par Jésus Christ. Ils sont en référence avec la personne de Jésus, sa vie, ses paroles, ses actes. La plupart des sacrements sont sans rapport direct avec une institution explicite par le Sauveur, mais en lien direct avec la personne de Jésus, en lien direct avec cet acte de grâce qu’est l'Incarnation. 

 

Par les sacrements, Dieu, après avoir investi l’humanité dans sa totalité en la personne de Jésus, continue, si je puis dire, à «investir» notre humanité, les moments de notre vie humaine, à travers des signes visibles en sorte que notre humanité soit touchée par la grâce qui émanait de la personne du Verbe incarné. Au moment de l’Incarnation, Dieu a «investit» l’homme Jésus en sorte que ce signe visible qu’est cet homme, soit porteur d’une présence efficace de Dieu telle que les paroles et les actes de ce Jésus soient assumés totalement par Dieu apportant ainsi le salut de l’humanité. En lien avec cette grâce fondamentale, Dieu «investit» ces signes que sont les sacrements afin que, par eux, notre humanité soit touchée par cette grâce propre à la personne de Jésus. Dieu «touche» notre humanité à travers ces signes comme il a touché l’humanité à travers la personne de son Fils Jésus. Dieu donne à chacun de ces sacrements une portée spirituelle efficace pour notre salut, en lien direct avec ce premier sacrement qu’est la personne humaine de Jésus. 

                                                             

Comprenons bien sûr le mot «investir» non pas dans le sens militaire comme on investit une ville, dans le sens de «prendre», de «s’approprier», mais tout au contraire dans le sens  «d’assumer», de prendre sur soi ce qui est vécu, de prendre pour soi, avec soi ce qui est vécu par les femmes et les hommes que nous sommes. Ce premier sacrement que fut l’homme Jésus a été une présence efficace au milieu du monde, présence efficace de grâce de divinisation pour l’humanité entière, Dieu portant, assumant, divinisant tout ce que l’homme Jésus vivait. De même Dieu prolonge sa présence efficace en Christ Jésus mort et ressuscité à travers les signes des sacrements, investissant le signe sacramentel d’une grâce de divinisation propre à chaque sacrement, touchant tel ou tel aspect de notre vie humaine. On peut dire que Dieu continue de s’incarner dans notre humanité, la portant de toute sa puissance divine. Essayons d’appliquer cette vision du sacrement aux divers sacrements de l’Église.

 

Cette manière de comprendre le sacrement m’est apparu avec évidence au cours d’un week-end de préparation au mariage. Il y avait 15 couples qui se préparaient à un mariage religieux. Les trois couples animateurs réfléchirent pendant la première journée sur les bases humaines d’un mariage, comme le sens d’un amour vrai, la fidélité, la communication, la fécondité, le pardon. Ils abordèrent le lendemain la dimension spirituelle du mariage et la spécificité du mariage chrétien. Le sens du sacrement de mariage était difficile à expliciter : Dieu n’est pas comme un intermédiaire entre les mariés, il n’est pas seulement un compagnon sur la route de leur mariage, il n’apporte pas seulement un soutien de l’extérieur. Alors, en quoi consiste la grâce du sacrement  que se donnent les époux ? Personnellement, je comprenais que, dans le sacrement du mariage, à travers le signe visible d’une parole d’amour que les époux se dit publiquement («Je te reçois comme époux, comme épouse, et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement...»), Dieu s’investissait dans leur amour, il s’incarnait dans leur amour, non pour le faire autre, mais pour lui donner une dimension spirituelle étonnante, il donnait à leur amour une capacité divine, il en faisait un amour divin capable de diviniser toute leur vie.

                                                                                              

Cette manière de comprendre le sacrement de mariage est en totale cohérence avec ce que nous savons de Dieu grâce à la révélation qui nous en a été faite et qui est bien résumée dans la première lettre de Saint Jean : «Quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu ... puisque Dieu est amour» 1 Jn 4, 7-8. Ainsi la grâce propre au sacrement du mariage ne s’ajoute pas à l’amour des époux, elle lui donne sa «forme». Elle n’est autre que le prolongement de l’Incarnation en ce sens que Dieu pour ainsi dire «s’incarne» dans l’amour des deux époux donnant ainsi à leur amour cette capacité de divinisation qui habitait et qui habite le Christ Jésus mort et ressuscité. Le sacrement ne change pas l’amour du couple, il donne à cet amour une puissance de transformation spirituelle réciproque, cette transformation que l’on appelle «divinisation». Encore faut-il bien sûr que les époux s’accordent à ce sacrement. C’est là que le lien avec le Christ est essentiel. Nous avons à «gérer» cet amour divin qui nous habite et pour cela il est important de regarder la façon dont cet amour divin a fait vivre, parler et agir Jésus de Nazareth. Le sacrement de mariage incite les époux à regarder vers l’homme Jésus afin d’y trouver non pas un modèle à imiter dans la matérialité de la vie, mais à imiter dans la profondeur et la vérité de ce que le Christ a vécu.

 

Cette conception du sacrement s’applique à d’autres sacrements comme le sacrement de la réconciliation. Lorsque l’homme pécheur vient reconnaître sa faiblesse près de Dieu par la médiation du prêtre, à travers ce signe visible qu’est d’une part la démarche du pénitent et d’autre part la parole de l’absolution, Dieu «investit» la faiblesse humaine ou encore il «assume» la faiblesse humaine lui apportant l’espérance. La grâce n’est pas extérieure à la faiblesse du pécheur, à travers le sacrement, Dieu «entre» dans la fragilité humaine comme, d’une certaine manière, il le fit en la personne de Jésus. La fragilité humaine tout entière a été assumée par Jésus comme le dit d’ailleurs Saint Paul aux chrétiens de Corinthe : «Celui qui n’avait pas connu le péché, il l’a, pour nous, identifié au péché, afin que, par lui, nous devenions justice de Dieu» 2 Co 5, 21. Mais en assumant notre fragilité, Jésus la remplissait d’espérance.                                                                                                                                                                                                                                                  

On dit souvent que le sacrement de la réconciliation est une rencontre entre l’homme pécheur et ce Dieu qui l’aime, et c’est vrai. C’est pourquoi le sacrement de la réconciliation nous revoie directement à l’étonnante rencontre entre le fils prodigue et son père. Cette référence à la parabole de Jésus en Saint Luc est éclairante. Cette rencontre ne parle ni d’accusation ni de sanction car c’est la rencontre entre une faiblesse reconnue et un amour démesuré. Mais il faut comprendre comment s’exerce cet amour démesuré de Dieu dans le sacrement. Il n’est pas extérieur à la faiblesse de l’homme, il s’inscrit à l’intérieur de la faiblesse reconnue et cet amour inscrit une confiance, une espérance alors même que la faiblesse pourrait ou même devrait conduire au découragement. La libération qu’opère le sacrement n’est pas la suppression de la faiblesse, mais une confiance réaffirmée «dans» la faiblesse, et c’est elle qui donne la force de reprendre le combat. En «s’incarnant» dans ma faiblesse, Dieu ne la supprime pas, mais il lui apporte le poids de sa confiance et de son espérance. Le sacrement de la réconciliation n’est autre que la mise en oeuvre, la réalisation de la parole de l’apôtre Paul  écrivant aux chrétiens de Corinthe : «Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort» 2 Co 12, 10. Cette inscription de l’espérance dans la faiblesse, n’est-ce pas cela le vrai pardon : «je sais que tu es meilleur que ce que tu as fait». C’est l’espérance du père du fils prodigue, c’est l’espérance de Dieu.

 

Comment ne pas tenter de comprendre l’eucharistie à la lumière de cette vision du sacrement. Dans le prolongement de l’Incarnation, on peut mieux comprendre le sens d’une «présence réelle» du Christ. Au chapitre 14 de Saint Jean on lit cette parole de Jésus : «Je m’en vais et je m’en viens vers vous» Jn 14, 28. Il y a donc un mystère d’absence et de présence. «Je m’en vais», Jésus indique que sa présence ne sera plus visible, qu’elle prend une autre forme. Quelle forme ? Une autre parole un peu plus loin dans l’évangile de Jean peut nous éclairer, c’est quand Jésus nous dit «demeurez en moi comme moi en vous» Jn 15, 4, ou au chapitre 17 : «moi en eux comme toi en moi» Jn 17, 23. L’Incarnation qui est présence réelle de Dieu dans l’humanité de Jésus, est le modèle de la présence de Jésus en nous. Il y a une présence réelle du Christ en nous. Comment ? Par son Esprit qui est un Esprit filial et qui nous permet de «demeurer» dans l’amour. N’est-ce pas ce qui nous est donné à vivre tous les jours, mais alors dans l’eucharistie, n’y a-t-il pas une présence particulière, sacramentelle ? Je me suis toujours interrogé sur le sens des paroles du Christ lors de son dernier repas avec ses disciples. Que veut-il dire quand il leur dit à la dernière Cène : «Prenez, mangez, ceci est mon corps» alors qu’il est avec son corps bien visible, à table avec eux ? Quand les apôtres ont pris le pain à la suite des paroles de leur maître, qu’ont-ils mangé, qu’ont-ils cru ? S’agissait-il seulement d’une annonce de ce que ses amis devront faire plus tard après son départ visible ou s’agissait-il déjà d’une réalité. La parole de Jésus ce soir-là est-elle «performatrice» c’est-à-dire réalise-t-elle ce qui est dit ? Et si oui comment comprendre la parole de Jésus ? Nous ne pouvons pas douter qu’au soir du jeudi saint, il y avait déjà une présence sacramentelle de Jésus dans la pain et le vin donné à ses disciples. De quelle présence s’agissait-il ? Saint Paul relatant le dernier repas de Jésus, cite les paroles du Christ à propos de la coupe de vin : «Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang» (1 Co 11, 25). Cette parole peut peut-être nous éclairer. Jésus annonce ainsi une nouvelle alliance ou encore une relation nouvelle entre lui et ses amis, une relation scellée par son sang versé. De même que l’Incarnation du Fils de Dieu en la personne visible de Jésus de Nazareth avait révélé une Alliance nouvelle entre Dieu et l’homme, de même, en se retrouvant autour d’un repas de pain et de vin et en reprenant les paroles mêmes de Jésus, Dieu réalise entre le Christ et les participants un lien nouveau, signe de cette relation nouvelle qui s’inscrit dans la vie des croyants. Par le pain mangé, c’est toute la puissance de vie de Jésus qui nous est communiquée. Il s’agit bien d’une présence réelle par laquelle nous sommes associés au ressuscité avec toute la force de divinisation qui l’habite. Ce que les apôtres ont mangé à la dernière Cène, c’est une nouvelle communion avec leur maître, une nouvelle intimité avec la source, intimité dont ils n’ont sans doute pris conscience qu’après la résurrection de Jésus. C’est donc tout ce qu’est le Christ, son corps, ses paroles, sa mort, sa résurrection qui, par la puissance de l’Esprit, est «investi» dans la nourriture eucharistique, pour remplir notre humanité de toute la puissance de vie de Jésus.

 

Lorsque Jésus a parlé du pain de vie tel que le rapporte le chapitre 6 de Saint Jean, les auditeurs du Christ ont jugé son discours intolérable et beaucoup de ses disciples l’ont quitté. C’est qu’ils comprenaient la parole de Jésus dans un sens matériel comme s’il s’agissait d’un acte d’anthropophagie. La présence réelle sacramentelle de Jésus dans l’hostie n’est pas de cet ordre, c’est une présence réelle qui nous unit au ressuscité afin de recevoir, dans cette nourriture, toute la grâce de son Incarnation. 

 

Mais à côté des sept sacrements reconnus par l’Église, nous pouvons en toute vérité penser qu’il existe d’autres actions de Dieu à travers des signes sensibles. Ne peut-on appeler sacrement toute action de Dieu venant investir notre humanité afin de lui ouvrir le chemin du salut puisque celui-ci passe toujours par le Christ Jésus mort et ressuscité. C’est ainsi que l’on peut parler du sacrement du frère. Dans le chapitre 25 de Matthieu Jésus affirme que celui qui a eu de l’amour réel, concret pour l’un de ces petits qui sont ses frères, c’est à lui même que cela a été donné. Ne peut-on pas dire qu’il y a là aussi comme un sacrement au sens où, prolongeant l’Incarnation, Dieu s’investit dans ce frère que nous rencontrons et que nous soutenons. Certes le frère n’est pas le Christ, le Fils de Dieu, mais il est, par le Christ, un enfant de Dieu, un vrai fils de Dieu comme le rappelle Saint Jean dans sa première lettre : «Voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître puisqu'il n'a pas découvert Dieu. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est» 1 Jn 3, 1-2. Même si ce n’est pas une exigence de la foi de croire que le frère puisse être sacrement pour celui qui le rencontre, c’est-à-dire présence de grâce, présence divinisante, il reste que la définition du sacrement et le lien avec l’Incarnation sont bien présentes. 

 

Conclusion : Dieu qui est amour continue à s’incarner dans nos vies, nous donnant d’être peu à peu transfigurés par cet amour. Cette incarnation «sacramentelle» n’est-elle pas un élément spirituel essentiel pour nos vies ? N’est-ce pas ce qu’on appelle la «résurrection-en-travail» dans notre existence de chaque jour ?

Publié dans Essais

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