Dieu est le Dieu des vivants. Mc 12, 18-27

Publié le par Père Maurice Fourmond

Messe du 3 mai 2020

Évangile selon saint Marc 12, 18-27

 

« Des sadducéens – ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection – viennent trouver Jésus. Ils l’interrogeaient : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais aucun enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.

Il y avait sept frères ; le premier se maria, et mourut sans laisser de descendance. Le deuxième épousa la veuve, et mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement. Et aucun des sept ne laissa de descendance. Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi.

À la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

Jésus leur dit : « N’êtes-vous pas en train de vous égarer, en méconnaissant les Écritures et la puissance de Dieu ? Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux.

Et sur le fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ? Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complètement. »

 

Homélie

L’évangile d’aujourd’hui, nous montre l’opposition entre le groupe des sadducéens qui ne croyaient pas à la résurrection et le groupe des pharisiens auquel se ralliait Jésus ainsi que beaucoup de ses amis comme Marthe et Marie. Vous vous rappelez le dialogue entre Marthe et Jésus au moment de la mort de Lazare. Marthe en bonne pharisienne croyait que son frère Lazare ressusciterait à la fin des temps. Jésus lui demande d’aller plus loin en affirmant qu’il était la résurrection et la vie.

 

Les sadducéens utilisent la croyance pharisienne de Jésus pour lui tendre un piège : si la résurrection existe, comment vas-tu résoudre la difficulté suivante. Et c’est l’histoire de la femme qui, pour observer la Loi va épouser successivement les six frères de son mari, décédé sans avoir eu d’enfant,  afin de lui donner une descendance. Hélas tous les frères vont mourir sans avoir eu un enfant, puis la femme meurt elle aussi. Alors, s’il y a une résurrection, de qui sera-t-elle l’épouse ?

 

Jésus répond en disant sa propre croyance, mais à travers elle, il nous apporte quelques éléments de lumière sur notre résurrection. J’en vois deux principaux.

 

Le premier est qu’il est inutile de projeter sur le monde de la résurrection nos visions humaines, nos représentations humaines. Nous ne pouvons d’aucune manière nous représenter comment sont ceux qui ressuscitent. Les apparitions de Jésus après sa résurrection ne sont que des manifestations humaines permettant, parce qu’humaines à ceux qui les reçoivent, de saisir le message. Ils ne disent rien de la façon dont Jésus ressuscité est vivant. Nous ne pouvons pas dire que ces manifestations nous décrivent comment est un ressuscité ; ils ont pour seul but d’aider les amis de Jésus à croire qu’il est réellement vivant mais non pas leur décrire le monde de la résurrection.

 

Un second élément qui est suggéré à la fin de notre passage, c’est l’affirmation par Jésus qu’après leur mort humaine, les ancêtres du peuple élu, comme Abraham, Isaac ou Jacob sont vivants.

 

Alors, quel message Dieu nous envoie-t-il à travers cet évangile ? D’abord la confiance en Jésus, en sa parole. Plus encore Jésus suggère une vie ressuscitée où le corps est présent non dans une dimension biologique, mais dans la mémoire de tout ce que notre corps nous a permis de connaître, d’aimer, d’admirer. Tout notre être, toute notre personne, y compris notre corps matériel sont transformés pour vivre dans le monde spirituel de Dieu lui-même et de son amour. Cela nous ne pouvons pas nous le représenter.

 

Mais, la vie en Dieu, comme pour Dieu lui-même, permet un lien profond et fort avec tous les vivants, non seulement ceux que nous pouvons rencontrer dans la matérialité de leur existence terrestre mais ceux à qui nous sommes unis dans la profondeur de notre être spirituel.

 

Ainsi, c’est à une foi sobre, aux contours limités que nous disons notre espérance en la résurrection.

Publié dans Evangile de Marc

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