Fête de Saint André

Publié le par Père Maurice Fourmond

Spiritains

30 novembre 2013  Fête de Saint André

Évangile : Matthieu 4, 18-22

 

    L’Écriture est pleine de surprises. Matthieu nous rapporte la vocation d’André et de son frère Simon-Pierre alors qu’ils jettent les filets de pêche au bord du lac de Galilée. Mais l’évangile de Jean nous montre André, disciple de Jean le Baptiste, se mettant à suivre Jésus après que le Baptiste ait désigné Jésus comme l’Agneau de Dieu, et il nous dit qu’André va tout de suite trouver son frère Simon-Pierre pour l’amener à Jésus. Peu importe ces contradictions ou ces divergences, l’Écriture n’est pas un livre d’histoire rapportant avec exactitude le déroulement des faits, elle est un livre de Révélation qui nous apporte un message de la part de Dieu afin de nous faire vivre.

 

    Quel est le message de ce passage de Matthieu que nous avons entendu. Il me semble qu’il peut se décliner autour de trois axes. Le premier est que Dieu nous adresse un appel là où nous sommes, pour André et Pierre dans leur travail quotidien qui était d’aller à la pêche sur le lac. Le second est que nous ne serons fidèles à l’appel de Dieu que si nous acceptons de lâcher quelque chose : «Laissant là leurs filets... ; laissant là leur barque et leur père...» Le troisième est que l’appel de Dieu nous invite toujours à suivre le Christ, à suivre son chemin : «Venez derrière moi». Reprenons brièvement ces trois messages.

 

    Le premier est donc que c’est dans notre travail que se laisse entendre l’appel de Dieu. Il ne faut chercher des occasions exceptionnelles, attendre un moment favorable pour discerner ce que Dieu attend de nous. Comme le dit l’apôtre Paul : «C'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut» 2 Co 6, 2. C’est là où nous sommes dans nos tâches les plus humbles que l’Esprit de Dieu nous invite à avancer dans cet amour divin qui nous construit. Rappelons-nous la parole de Jésus à propos des bons serviteurs (Lc 12, 43) : «Heureux le serviteur que son maître trouvera à son travail» lorsqu’il viendra et frappera à la porte. Dieu frappe à notre porte alors que nous sommes fidèles à notre travail quotidien et c’est dans cette fidélité quotidienne que son appel nous rejoint.

 

    Le second est qu’il faut toujours «lâcher» quelque chose pour répondre à l’appel de Dieu. C’est chacun dans la vérité de sa conscience qui peut repérer ce qu’il convient de lâcher pour être fidèle à l’appel du Christ. Déjà vous avez lâché beaucoup de choses pour vivre votre vocation missionnaire, mais souvent ce qu’il convient de lâcher est très subtil  et il nous faut beaucoup d’honnêteté, de lucidité, de vérité pour reconnaître l’obstacle à notre sainteté ; nous sommes parois attachés à de petites choses mais par des liens tenaces.

 

    Enfin le troisième message nous invite à marcher «derrière» le Christ Jésus. Nous avons la chance de connaître le chemin que Jésus a suivi grâce aux textes bibliques qui nous ont été transmis. Nous voyons que c’est un chemin à la fois humble, caché ( la plus grande partie de sa vie dans le petit village de Nazareth nous est inconnue), et au moment de sa vie publique, un chemin courageux où la quête de la vérité est essentielle. N’est-ce pas ce qu’il dira à Pilate : «Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix» Jn 18, 37.

 

    Alors en cette fête de Saint André, renouvelons notre désir de suivre Jésus en nous efforçant d’être vrai là où nous sommes comme d’humbles serviteurs.

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