« Que votre cœur ne soit pas bouleversé » Jn 14, 1-12

Publié le par Père Maurice Fourmond

Messe du dimanche 7 mai

Évangile Jean 14, 1-12

 

Jacques Ellul, philosophe et théologien protestant, écrivait dans son livre « L’espérance oubliée », que la majorité des hommes et des femmes aujourd’hui, avaient moins besoin de la foi que de l’espérance. C’est d’ailleurs ce que saint Paul écrivait aux chrétiens de Thessalonique : « Frères, il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. » (1Th 4, 13). Nous constatons nous-mêmes que l’espérance manque cruellement à nos contemporains. Devant les incertitudes de l’avenir, devant le repli sur soi que l’on constate autour de nous, on a le sentiment que les jeunes et les aînés n’ont plus confiance en l’avenir. Notre société est en déficit d’espérance. Or, l’évangile de ce 5e dimanche de Pâques est précisément un évangile d’espérance comme le soulignent en particulier les premières phrases de cet évangile.

 

Reprenons les mots de l’évangile : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé ». Le Christ ne s’adresse pas seulement à ceux qui l’entourent, mais à tous les enfants de Dieu, à chacun de nous ici à Marie-Thérèse. Il vient nous rassurer dans nos désarrois quotidiens. Après avoir fait référence à notre foi de croyants, il nous dit la raison de notre espérance : « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » et il ajoute : « Je pars vous préparer une place ». Notre espérance nous est affirmée par le Christ lui-même. Elle est, que toute personne est aimée infiniment de Dieu et de son Fils Jésus, qu’elle a « sa » place dans la maison du Père. Personne ne peut dire qu’il est exclu de l’amour et de l’univers de Dieu. Chacun est infiniment précieux pour Dieu quel qu’il soit. Ainsi, cet accueil gratuit et total de Dieu le Père auprès de toute personne, inscrit au coeur d’un monde désemparé et incertain d’un avenir, une espérance folle, l’espérance d’un avenir au-delà de nos incertitudes. Mais cette espérance est la plus juste et la plus belle qui soit.

 

Mais, dans l’évangile de Jean, Jésus va plus loin et nous pouvons l’entendre pour chacun de nous ici à Marie-Thérèse : « je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » Cette affirmation de Jésus n’est pas seulement au moment de notre mort, mais à chaque moment de notre vie. Elle nous est donnée par le Christ et nous assure d’être à chaque instant « auprès de lui », « là où il est », c’est-à-dire au coeur de l’amour du Père. Être ainsi tout proche du Christ et avec lui, n’est-ce pas la réalité la plus lumineuse, et dans nos épreuves, dans les incertitudes de l’avenir, l’espérance la plus profonde et la plus riche de vie ?

 

Ainsi, l’évangile de ce 5e dimanche de Pâques, nous apporte une espérance qui ne vient pas de nous, mais d’un amour qui transcende tous les désirs de notre humanité.

 

La question de l’apôtre Thomas peut être aussi la nôtre « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Devant l’incertitude de notre avenir personnel comme celui de beaucoup de nos contemporains, nous pouvons entendre la parole du Seigneur « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Notre espérance se fonde sur une profonde confiance en ce Jésus dont la vie et l’enseignement nous tracent un chemin certes difficile, mais le seul qui peut construire une vie plus forte que le mal et la mort.

 

Alors dans l’eucharistie que nous célébrons ce matin, ouvrons notre esprit et notre coeur à celui qui seul peut nous faire avancer vers la vie, vers sa vie éternelle, vers ce que nous sommes vraiment devant Dieu et avec le Christ ressuscité qui nous accompagne à chaque instant.

Publié dans Evangile de Jean

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