Prier sans se décourager

Publié le par Père Maurice Fourmond

29è dimanche du temps ordinaire

Évangile Luc 18, 1-8

La parabole de cette veuve qui crie pour demander justice nous fait réfléchir et cela à plus d’un titre. Pour reprendre l’image de cette femme demandant justice contre son adversaire, nous pouvons nous demander quel est pour nous cet adversaire contre lequel nous crions vers Dieu. Nous pouvons dire que cet adversaire n’est autre que le mal qui nous habite et qui nous empêche d’être «justes» devant Dieu, d’être dans la justice de Dieu. Il convient de crier vers Dieu sans relâche afin qu’il nous aide à vaincre ce mal et qu’il nous situe dans la justice de Dieu.

Jésus nous dit que, si ce juge inique va enfin rendre justice à la femme qui lui casse la tête de ses cris, combien plus Dieu qui est l’amour infini, qui regarde chacun comme son enfant bien aimé, répondra-t-il à ceux qui l’implorent.

Mais que demandons-nous à Dieu ? Qu’est-ce que Dieu peut offrir ? S’il est tout à fait normal de confier à Dieu nos détresses, nos inquiétudes, nous savons que, sauf exception comme les guérisons de Jésus qui sont des signes pour ses compatriotes, Dieu ne peut modifier qu’exceptionnellement les lois de la nature. D’ailleurs Jésus précise dans un passage du même évangile de Luc : «Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent !» Lc 11, 13. C’est l’Esprit Saint c’est-à- dire Dieu lui-même qui nous est donné. Dieu nous a déjà tout donné, il ne peut que se donner lui-même c’est-à-dire son Esprit. Ainsi, à travers nos demandes tout à fait légitimes, c’est bien le don de son Esprit qu’il convient de demander à Dieu.

Quelle est l’efficacité de ce don ? L’Esprit de Dieu, en nous, apporte la confiance, l’espérance, le courage, la lumière qui nous permettront de vaincre notre adversaire que sont toutes ces puissances de mort qui, en nous, nous détruisent. Plus encore, l’Esprit nous fait «justice» c’est-à-dire il nous rend justes aux yeux de Dieu en ce sens que l’Esprit Saint nous ajuste à ce Dieu d’amour. Certes, il conviendra d’accueillir le don de l’Esprit et de nous y accorder. Nous savons que si tout est de Dieu, tout est aussi de nous.

Le juge inique a attendu longtemps avant de se décider à répondre à la demande de la veuve ; à l’opposé, l’évangile insiste sur l’immédiateté de la réponse de Dieu : «Est-ce qu’il les fera attendre? Je vous le déclare, sans tarder, il leur fera justice».

Certes il nous faut reconnaître cette action de l’Esprit, il nous faut la discerner à travers toutes les médiations que Dieu utilise comme autant de signes qu’il nous adresse. Cela demande une certaine habitude de vie auprès du Seigneur

Enfin la première lecture nous suggère un autre aspect de la prière. Nous voyons que Moïse tant qu’il levait les mains permettait aux siens de l’emporter sur les Amalécites. Mais le livre de l’Exode nous dit que les bras de Moïse s’alourdissaient et que pour qu’il puisse tenir les bras levés, Aaron et Hour devaient lui soutenir les bras. Quelle belle image de l’importance de la prière communautaire. Nous avons besoin des autres pour nous tenir devant Dieu. Nous avons besoin de la foi et de la générosité des autres pour soutenir notre cri vers le Seigneur. D’ailleurs n’est-ce pas cela qui justifie l’importance de nous retrouver le dimanche ensemble pour prier en communion avec le Christ.

Publié dans Homélies du dimanche

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