Dieu nous a confié la gestion de ce monde

Publié le par Père Maurice Fourmond

Dimanche 19-11-2023
Evangile Matthieu 25, 14-30

Homélie
À partir de la parabole des serviteurs à qui ont été confiés les biens de ce maître parti en voyage, nous pouvons reconnaître pour nous chrétiens, un message essentiel nous rappelant notre responsabilité dans la construction de ce monde. Chacun de nous a une responsabilité pour faire grandir ce monde dans la justice et la fraternité, chacun selon son histoire, s
es compétences, ses charismes, ses dons. C’est ce qui est montré clairement au début de la Genèse quand, ayant créé l’humain à son image, Dieu lui confie le monde : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » (Gn 1, 27-28). Dieu a confié le monde à notre responsabilité humaine, comme dans la parabole chacun selon ses possibilités du moment : « À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit ». La question que, par sa parole, Dieu nous pose aujourd’hui : qu’avons-nous fait et que faisons-nous aujourd’hui de cette terre qui nous est confiée ?
Tout ce qui se passe dans le monde particulièrement aujourd’hui, nous dit que, pour une part importante, nous ne cessons pas de détruire cette terre et nous nous détruisons les uns les autres.
Pourtant, nous avons en nous ce qu’il faut pour faire réussir ce monde : nous avons une intelligence de plus en plus développée et un coeur, tous deux capables de promouvoir la fraternité, des connaissances toujours plus performantes, un espoir et une énergie capables de dépasser nos instincts destructeurs. Mais la fragilité humaine, les  ambitions, la soif du pouvoir nous font poser des actes qui s’opposent au projet d’amour de Dieu qui nous est confié.
La dernière partie de la parabole nous dit la raison principale de notre échec : c’est la peur, la peur du risque, la peur de Dieu, la peur pour notre propre vie :  « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
Pour réaliser ce que nous avons à vivre, quelle image de Dieu avons-nous : comme le troisième serviteur, pensons-nous que Dieu est un juge qui punit, ou un Dieu de tendresse et qui nous fait confiance ?
Cette responsabilité, nous avons à la porter là où nous sommes et avec ce que nous sommes et donc ici à Marie-Thérèse avec les divers handicaps qui nous fragilisent.
Dieu ne nous demande rien au-dessus de nos forces, mais nous pouvons par des gestes et des paroles simples manifester la beauté de cette fraternité désirée par Dieu pour le bien de tous et du monde.
Nous pouvons dire comme le petit colibri qui allait déverser dans le feu de forêt les quelques gouttes d’eau puisées dans la mer : « Colibri, tu es fou ! Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. Ce n’est peut-être pas grand chose, mais j’ai fait ce que je pouvais faire".
À chacun de nous de faire aujourd’hui ce que nous pouvons faire. C’est alors que Dieu nous dira aujourd’hui : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses ; entre dans la joie de ton Seigneur."

Publié dans Homélies du dimanche

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