"Celui qui est fidèle à ma parole, c'est celui-là qui m'aime"

Publié le par Père Maurice Fourmond

6è dimanche de Pâques

Jean 14, 15-21

 

Homélie

 

    Par deux fois dans cet évangile, Jésus nous demande d’être fidèles, la fidélité étant le signe, la preuve que nous aimons Dieu en vérité. Il le dit au début de notre passage : «Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements», et vers le fin : «Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c’est celui-là qui m’aime». Jésus place donc la fidélité comme étant le critère d’un amour authentique. Peut-être que certains d’entre vous comme moi-même, se sont posés la question : «est-ce que j’aime vraiment Dieu ?». La seule réponse se trouve dans la fidélité de notre vie.

 

    Mais qu’est-ce que la fidélité d’une vie, qu’est-ce que la fidélité de la vie d’un disciple de Jésus le Nazaréen ? Jésus nous répond quand il nous dit que la fidélité, c’est mettre en pratique sa parole. Pour construire notre vie, nous sommes donc renvoyés à la Parole de Dieu. Mais comment être et rester fidèle à cette Parole de Dieu ? La première chose essentielle est d’avoir un contact fréquent avec cette Parole c’est-à-dire être familier de cette Parole, la méditer souvent. Comment être fidèle à la parole de Jésus sans chercher à la connaître ?

 

    La seconde condition est de comprendre cette Parole ou plus exactement de comprendre quel message, aujourd’hui, m’est offert à travers cette parole de Dieu. Ainsi, la prise de conscience de ce message va exiger de notre part un travail personnel, travail de l’intelligence en se référant aux interprétations que nous livrent aujourd’hui ceux qui scrutent les Écritures. Mais aussi un travail spirituel c’est-à-dire cette disponibilité à l’Esprit Saint, à l’Esprit de Jésus qui va nous permettre d’accéder à la Parole de Dieu, d’en saisir le message. Jésus n’a-t-il pas dit dans le même chapitre 14 de Saint Jean un peu plus loin : «Le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit» Jn 14, 26.

 

    Mais, ayant accueilli le message que Dieu nous adresse à travers sa Parole, ayant compris par l’Esprit Saint le message qui oriente notre vie, encore faut-il le mettre en pratique : «Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux» Mt 7, 21. Il s’agit donc de mettre en pratique le message que Dieu m’adresse aujourd’hui à travers sa Parole. C’est ainsi que nous manifesterons que nous aimons Dieu vraiment.

 

    Nous avons tous conscience que cette fidélité sans faille est impossible. Même les plus proches collaborateurs de Jésus comme son ami Pierre n’ont pas été toujours fidèles en particulier au moment de l’arrestation de leur maître. Alors, faut-il nous décourager devant une fidélité impossible ? Non car dans ce même évangile, Jésus nous dit : «Je ne vous laisserais pas orphelins, je reviens vers vous» et encore : «Moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité».

 

    Le Défenseur, ce n’est pas celui qui va se battre à notre place, mais il est celui qui nous aide à voir où se situe notre véritable fragilité et il nous donne aussi le courage et la force pour faire le petit pas qui nous est possible aujourd’hui vers notre sainteté.

 

 

    Il y a donc un aspect essentiel de la fidélité, c’est accepter, avec la force de l’Esprit Saint, de faire la vérité dans notre vie.Ce  n’est pas évident car nous avons souvent tendance soit à refuser de nous remettre en question soit à refuser de voir la réalité, soit à toujours remettre au lendemain l’entreprise de vérité, soit enfin de démissionner devant l’effort que le changement demandé exigerait.

 

    C’est alors qu’il nous faut accueillir la parole de Jésus nous affirmant : Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous». Nous ne sommes pas seuls dans ce combat pour la vérité qui soutient notre fidélité. Notre frère Jésus nous accompagne et comme les paralysés ou les morts dans l’évangile, il est toujours prêt à nous remettre debout. Si nous sommes infidèles, Dieu lui reste toujours fidèle à l’amour qu’il nous porte. C’est ainsi que Saint Paul l’affirme : «Si nous lui sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même» 2 Tm 2, 13. Ou encore : «Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l’épreuve il donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter» 1 Co 10, 13.

 

    Alors que notre eucharistie soit vraiment eucharistie c’est-à-dire action de grâce, non à cause de notre propre fidélité, mais à cause de la fidélité de Dieu qui ne nous abandonne jamais.

Publié dans Homélies du dimanche

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