« Restez éveillés et priez en tout temps »

Publié le par Père Maurice Fourmond

1er dimanche de l’Avent B

29 novembre 2015

Évangile Luc 21, 34-36

 

Homélie

 

    En ce premier dimanche de l’Avent, le Christ nous demande de veiller : « Restez éveillés et priez en tout temps ». Par cette parole, que nous demande le Seigneur ? L’expression de l’évangile « restez éveillés » a une profonde signification. L’éveil en effet, dans le langage du Nouveau Testament est significatif de la victoire sur la mort. Le sommeil est le symbole de la mort et à l’inverse, l’éveil est le symbole de la vie. En nous demandant de rester éveillés, Jésus nous invite à nous conduire comme des vivants, plus encore, comme des ressuscités que nous sommes. C’est Saint Paul qui l’affirmer avec force : « Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus » Ep 2, 4-6

 

    La phrase de l’évangile qui suit le confirme : « ainsi vous aurez la force de vous tenir debout » ; « se tenir debout » est l’attitude des ressuscités, celle qui nous est demandé lorsque nous nous réunissons pour célébrer l’eucharistie et que nous participons à la résurrection de Jésus.

 

    Mais que veut dire concrètement « se conduire comme des vivants, comme des ressuscités » ? Cela implique plusieurs attitudes qui devraient être celles de tout chrétien. La première vient de cette certitude de foi qui nous dit que Jésus est vainqueur de la mort. En s’appuyant sur la victoire de Jésus, le chrétien est appelé à bannir toute peur : « « Confiance ! c’est moi, n’ayez pas peur » dit Jésus à ses amis effrayés (Mt 14, 27). Bien sûr, il y a dans nos vies des événements qui introduisent en nous la peur. L’évangile parle de tout ce qui doit arriver et malheureusement nos vies sont souvent traversées par des événements tragiques, douloureux. Et, dans ces événements mêmes, Jésus nous invite à garder confiance. Dieu n’abandonne jamais ses enfants. Certes, il ne modifie pas les événements selon son arbitraire, mais, il nous donne force et espérance au coeur mêmee des difficultés que nous traversons.

 

    « Se tenir éveillés », c’est aussi être capable de voir et de comprendre ce qui se passe avec le regard du Christ vivant. Il convient de contempler le Christ Jésus pour voir quelle a été son attitude devant les personnes et les événements de sa vie. « Se tenir éveillés » c’est adopter la compassion de Jésus pour le malheur et la détresse des gens, c’est partager le courage de Jésus devant les épreuves comme les incompréhensions ou les persécutions. Celui qui reste éveillé ne ferme pas les yeux devant les souffrances du monde, les souffrances de tant de personnes autour de nous. C’est quelqu’un qui est attentif. L’attention est le contraire du repli sur soi,  attitude réflexe que nous adoptons souvent lorsque des difficultés se présentent dans nos vies.

 

    « Se tenir éveillés » s’oppose à ce qui « alourdit » ; l’évangile nous met en garde : « de crainte que votre coeur ne s’alourdisse ». L’évangile cite deux exemples qui alourdissent le coeur; les beuveries c’est-à-dire le laisser-aller de notre vie et les soucis qui ne manquent évidemment pas. C’est ainsi que la parole de Jésus nous invite à réfléchir sur ce qui nous alourdit. Ce peut être le désir de posséder toujours davantage, ce peut être lorsque ce qui est matériel l’emporte sur notre recherche spirituelle, ce peut être une certaine paresse intérieure qui ralentit notre marche pour réaliser ce à quoi nous sommes appelés par Dieu.

 

    Enfin l’évangile nous invite à « prier en tout temps ». La prière nous remet dans la présence d’un amour qui ne cesse lui de nous accompagner. Elle nous permet de partager notre vie avec le Dieu compatissant, le Dieu de la tendresse et de la miséricorde. Elle nous permet d’accueillir dans la paix les paroles du psaume 30 : « En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ; garde-moi d'être humilié pour toujours. Dans ta justice, libère-moi ; écoute, et viens me délivrer. Sois le rocher qui m'abrite, la maison fortifiée qui me sauve. Ma forteresse et mon roc, c'est toi : pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis. Tu m'arraches au filet qu'ils m'ont tendu ; oui, c'est toi mon abri. En tes mains je remets ma vie ».

Publié dans Homélies du dimanche

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