"Veillez"

Publié le par Père Maurice Fourmond

1er dimanche de l’Avent - année B 
Marc 13, 33-37 
Homélie 

« Veillez », c’est le dernier mot de l’évangile de ce premier dimanche de l’Avent. C’est l’avertissement que le Christ Jésus nous donne au moment où nous entrons dans la nouvelle année liturgique.

Toutefois, il convient de bien comprendre ce que Jésus nous demande à travers ce mot « veillez ». Dans le petit passage de Saint Marc que nous venons d’entendre, nous pouvons trouver la clé pour mieux comprendre ce que le Christ attend de nous. En effet, il nous offre une comparaison afin de saisir comment veiller. Il se compare à un homme qui part en voyage et que fait-il avant de partir ? Il donne tout pouvoir à ses serviteurs », il fixe à chacun son travail et il demande au portier de s’occuper de l’ouverture et de la fermeture de la porte.

Il donne tout pouvoir à ses serviteurs, il montre ainsi la grande confiance qu’il leur accorde ; il fixe ensuite à chacun son travail car chacun est différent, tous ne doivent pas travailler à la même tâche, mais chacun selon ses capacités, ses charismes, ses compétences. Quant au portier, il a pour tâche de veiller à ouvrir ou fermer la porte selon les circonstances.

Vous voyez que cette comparaison de Jésus nous renvoie à notre propre vie et nous indique le sens du mot « veillez ». Veiller ne consiste donc pas à autre chose que répondre à la confiance du maître de maison, c’est-à-dire à Dieu et à son Fils bien aimé Jésus et donc à faire ce qu'il nous a demandé de faire.

Ainsi, pour veiller comme le demande Jésus, il nous faut d’abord prendre conscience de nos responsabilités dans les diverses circonstances de notre vie. Le maître a donné plein pouvoir à ses serviteurs ; Dieu nous donne plein pouvoir pour gérer notre vie même si nous savons que bien des choses ne dépendent pas de notre choix. Dieu n’agit pas à notre place, mais il nous donne « plein pouvoir » pour autant qu’il dépend de nous, afin de construire notre vie dans la vérité et l’amour.

Ensuite par rapport à la tâche qu’il nous est demandé d’accomplir, nous voyons que chaque serviteur a une tâche particulière ; à chacun une tâche est confiée. Or Dieu ne nous demande jamais au-delà de ce qui nous est possible. Dieu est réaliste, il ne nous confie pas des tâches au-dessus de nos forces.

Quant à la tâche du portier, nous pouvons reconnaître dans ce dernier la responsabilité des pasteurs. C’est à eux que Jésus a donné le pouvoir de « lier et de délier ». Ce sont les pasteurs qui ont en particulier la responsabilité d’ouvrir et de fermer la porte afin que les brebis puissent aller et venir selon la belle image de Jésus en Saint Jean : «  Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage… Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 7-11). Vous savez d’ailleurs que le nom d’évêque signifie « veilleur ».

Ainsi veiller consiste essentiellement à accomplir la mieux possible la tâche que Dieu confie à chacun de nous. Un autre passage sur la vigilance, en saint Matthieu, le dit très explicitement : « Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! » (Mt 24, 45-46).

Cependant, même si tout pouvoir nous a été donné, nous savons que l’exercice de ce pouvoir qui est entre nos mains, n’aura une chance d’être efficace s’il n’est pas sous la mouvance de l’Esprit Saint. C’est pourquoi, les serviteurs fidèles que nous voulons et essayons d’être devront s’accorder sans cesse à la présence en nous de cet Esprit qui habitait Jésus. C’est donc dans la méditation de la Parole de Dieu, dans la prière persévérante, dans la disponibilité du coeur que nous serons accordés à l’Esprit de l’évangile et qu’ainsi le maître de maison nous trouvera lors de sa venue prêts à l’accueillir et qu’il trouvera ce qui est son bien le plus précieux, c’est-à-dire chacun de nous, tel que Dieu le désire pour notre bonheur.

Publié dans Homélies du dimanche

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