"Que cherchez-vous ?"

Publié le par Père Maurice Fourmond

1er dimanche ordinaire
Le 14 janvier 2018
Évangile selon saint Jean 1, 35-42
Homélie

    De cet évangile, je voudrais relever brièvement quelques messages importants pour notre vie de chrétien.
    Au début de notre évangile, nous voyons que Jean Baptiste invite ses propres disciples à le quitter pour suivre celui qu’il désigne comme l’Agneau de Dieu. Cette attitude de Jean manifeste en même temps sa foi en son cousin reconnu et désigné comme Messie, et aussi une grande humilité, une une conscience humble de son rôle qui est seulement de dire la bonne nouvelle de la venue du Messie en la personne de Jésus. Nous souhaitons, nous aussi annoncer Jésus le Christ. La foi nous fait comprendre que Dieu est déjà présent dans le coeur de ceux qui nous entourent et qu’il agit avant même que nous ayons témoigné de lui. Il convient donc de nous situer à notre place, de ne pas nous imposer auprès de ceux que nous pouvons aider à reconnaître le Seigneur et cela afin de laisser en chacun toute la place à Dieu. N’est-ce pas ce que doit être l’attitude fondamentale de notre Église, de chaque chrétien : aider l’autre à entrevoir la présence de Dieu dans son coeur puis se retirer afin de laisser se faire la rencontre de la foi.
    Je voudrais ensuite souligner l’importance du dialogue bref entre Jésus et les deux disciples qui désirent le suivre : « Que cherchez-vous ? », « Où demeures-tu ? », « Venez et vous verrez ». La question de Jésus s’adresse à chacun de nous : sommes-nous des chercheurs mais aussi qu’est-ce que nous cherchons vraiment ? La réponse des disciples « où demeures-tu ? » est pour nous aujourd’hui sans objet. Déjà nous savons que Jésus n’avait pas de demeure comme il le dit lui-même : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête » Mt 8, 20. Et nous savons que le Christ par son Esprit demeure dans le coeur de toute personne humaine. Enfin le dernier mot de Jésus « Venez et vous verrez » est une invitation à partager quelque chose avec lui. Jésus ne commence pas par un discours sur lui-même ou sur sa mission. Aucune doctrine, aucun savoir ne remplace l’expérience d’une rencontre amicale. Si la foi est une relation intime avec Dieu, on peut comprendre que seule l’expérience de cette relation viendra nous dire la vérité de ce que nous vivons. Car c’est l’intimité avec l’autre qui permet de vraiment le connaître et de partager sa vie. N’est-ce pas le fondement de toute vie humaine, de toute vie spirituelle.
    Poursuivons notre évangile en regardant l’attitude d’André l’un des deux disciples qui avait suivi Jésus. Cette rencontre a été pour lui une découverte, une profonde lumière dans sa vie, une étonnante bonne nouvelle. André ne peut pas la garder pour lui et il va la partager avec son frère Simon. N’est-ce pas ce que nous vivons si nous sommes vraiment touchés par l’amour infini de notre Dieu. L’évangélisation n’est pas autre chose qu’un accompagnement fraternel vers la rencontre du Dieu de Jésus Christ. C’est ce qui est vécu avec tant de bonheur au catéchuménat des adultes. C’est ainsi qu’André va accompagner son frère jusqu’à cette rencontre très personnelle, seul à seul, entre Simon et Jésus.
    Enfin le 4ème et dernier message, c’est le changement, la transformation qu’opère toute rencontre avec le Seigneur. Nous savons que dans la Bible, le nom désigne la personne tout entière. En donnant un nouveau nom à Simon, Jésus lui dit le changement, la réorientation de toute sa personne. Le Seigneur transforme la vie de Simon, d’un pécheur sur le lac de Galilée, il devient Pierre qui portera le témoignage de l’amour de ce Jésus jusqu’au don de sa vie.
    Comment ne pas comprendre que toute rencontre avec le Seigneur nous transforme parfois peu à peu, parfois plus radicalement. Chaque rencontre avec le Seigneur nous redit ce nom nouveau qui nous dit qui nous sommes et que nous découvrons tout au cours de notre vie. Ce nom ne nous sera pleinement dévoilé qu’au moment de notre mort comme le dit l’Apocalypse : « Au vainqueur je donnerai de la manne cachée, je lui donnerai un caillou blanc, et, inscrit sur ce caillou, un nom nouveau que nul ne sait, sauf celui qui le reçoit » Ap 2, 12. Au baptême, nous recevons un nom nouveau présent déjà dans le coeur de Dieu dès notre naissance ; ce nom nouveau nous ouvre sur la réalité de notre vie, sur notre vocation essentielle comme pour Pierre à la fin de l’évangile de ce jour.
    Alors dans l’eucharistie que nous célébrons ensemble, entendons du Christ vivant nous rappeler notre véritable nom qui fait de nous des disciples de ce Seigneur de la vie.

Publié dans Homélies du dimanche

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