« Préparez le chemin du Seigneur »

Publié le par Père Maurice Fourmond

2ème dimanche de l’Avent 
10 Décembre 2017 
Évangile Marc 1, 1-8 

Homélie 

    L’évangile de ce 2ème dimanche de l’Avent nous montre Jean Baptiste et sa vocation de prophète qui, selon les paroles du prophète Isaïe, consiste à « préparer le chemin du Seigneur ».
    Mais chacun de nous est prophète selon les paroles prononcées au moment de notre baptême  : « Sois associé au Christ roi, prophète et prêtre ». Ainsi comme prophètes de Dieu, nous avons la responsabilité de préparer les chemins du Seigneur, en nous et autour de nous.
    C’est vrai que comme tous les vrais prophètes, nous pourrions dire : « Mais Seigneur, qui suis-je pour préparer tes chemins, je suis faible, inexpérimenté, je ne sais pas parler..? Et le Seigneur dit à chacun de nous ce qu’il a dit à tous ses prophètes : « Ne crains pas, je serai avec toi ». Qui que nous soyons, avec notre handicap, nos misères physiques ou mentales, l’Esprit Saint nous donne de pouvoir, à notre mesure, préparer réellement un chemin pour Dieu. Dieu n’a pas besoin d’un large chemin, il n’a pas besoin que nous lui tracions une autoroute, le plus petit sentier, même plein de broussailles et d’épines, lui suffit pour nous rejoindre et rejoindre chaque personne là où elle en est dans sa vie.
    Alors la question rebondit : avec ce que je suis aujourd’hui, comment je peux préparer le chemin du Seigneur déjà en moi-même ? Cette préparation n’est pas au-dessus de nos forces car il s’agit d’abord d’accepter paisiblement ma pauvreté. Préparer le chemin du Seigneur, c’est tout simplement être disponible à l’action en nous de l’Esprit, non pas en faisant des choses extraordinaires, mais dans l’acceptation confiante de notre pauvreté : je suis un pauvre homme, une pauvre femme bien diminuée, mais Seigneur, je voudrais simplement t’accueillir dans ma pauvreté. Je peux préparer ton chemin seulement dans ma pauvre prière entrecoupée de sommeil ou de distractions car je sais que ton Fils bien aimé Jésus prend et transforme ma prière dans sa propre prière.
    Préparer le chemin du Seigneur c’est avoir et garder le désir de sa présence aimante, un désir que j’ai tant de mal à formuler mais qui m’habite comme une lumière, la lumière en moi de l’Esprit Saint.
    Préparer le chemin du Seigneur, c’est me placer sans restriction dans la confiance. Bien sûr la confiance est difficile quand on a mal et qu’on souffre, mais rappelons-nous la parole de Jésus au moment où il quittait visiblement ses amis : « Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Ac 1, 8. C’est habités par cette force de l’Esprit Saint que nous pouvons avec nos faibles forces à nous, préparer le chemin du Seigneur. 
    Mais il nous faut préparer ce chemin aussi autour de nous. Cela peut nous paraître encore plus difficile que dans notre propre coeur. Et pourtant, Jésus parle de nous comme ses témoins. Préparer son chemin, ce n’est pas autre chose que laisser transparaître quelque chose de l’amour de Dieu à travers ce que nous sommes. Comment laisser transparaître quelque chose de Dieu sinon essayer d’avoir vis à vis de ceux qui nous entourent, ceux que nous rencontrons, le même regard que celui de Dieu, avoir un a-priori favorable, un volonté d’accueil alors que, spontanément, nous voudrions nous refermer sur notre mal, avoir un regard qui est chargé d’un amour vrai. Tout cela dit quelque chose de Dieu, même imparfaitement et ainsi prépare sa venue dans le coeur de ceux que nous côtoyons.
Alors, présentons-nous au Seigneur dans cette eucharistie avec notre désir fragile et recevons du Christ Jésus la force nécessaire pour préparer son chemin dans notre propre vie et autour de nous.

 

Publié dans Homélies du dimanche

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