"L'Esprit Saint établira la culpabilité du monde en matière de péché" Jn 16, 5-11

Publié le par Père Maurice Fourmond

Le 19 mai 2020

Évangile  Jean 16, 5-11

 

« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?” Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.

Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement.

En matière de péché, puisqu’on ne croit pas en moi.

En matière de justice, puisque je m’en vais auprès du Père, et que vous ne me verrez plus.

En matière de jugement, puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »

 

Commentaire

 

Dans ce texte très riche, j’ai été frappé par une petite phrase. Parlant de la venue du Défenseur, de l’Esprit Saint, Jésus dit qu’il établira la culpabilité du monde sur trois points. Je retiens le premier : il établira la culpabilité du monde en matière de péché et il précise pourquoi : « puisqu’on ne croit pas en moi (Jésus) ».

 

On voit ici que le péché n’est pas indiqué comme étant une infraction à une règle, Jésus ne s’est pas situé dans le domaine moral. Le péché est défini par une absence de relation ou une relation affaiblie. C’est cette faiblesse de relation avec celui qui est l’amour même qui est défini comme péché.

Je pense que cela modifie considérablement notre vision du péché. Il n’y a de péché que dans un refus volontaire de relation d’amour vrai avec Dieu et par voie de conséquence avec le prochain.

 

Nous avions été habitués à réfléchir au péché à partir d’un certain nombre d’interdits, de règles morales, de comportements référés à une règle ; on s’interrogeait sur le permis et le défendu. Je pense que le Christ nous invite à modifier notre réflexion sur nos comportements. Il nous invite à nous poser une seule question : est-ce que ma relation avec Dieu et avec les autres est marquée par un souci de cette relation avec un amour authentique.

Au fond pour prendre conscience de notre péché, la seule question vraie est : est-ce que je sais aimer en vérité ? C’est une question qui surgit devant cette certitude intérieure que nous sommes aimés infiniment par Dieu. Est-ce que je sais répondre au moins un peu à l’amour qui m’est sans cesse  offert ? C’est la réponse sincère à cette question qui peut nous faire prendre conscience que nous sommes pécheurs.


Mais, quoiqu’il arrive, nous savons que la relation d’amour que Dieu a envers moi l’emportera toujours quelques soient mes faiblesses ou mes trahisons. Aussi je prend conscience de mon péché en même temps que je prends conscience que je suis aimé infiniment par un amour qui ne cesse jamais. Comme dans la parabole du fils prodigue, les bras de Dieu me sont toujours ouverts pour me serrer près de lui :  « Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. » (Lc 15, 20).

Publié dans Evangile de Jean

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :