Jean Baptiste. Jn 1, 6-8. 19-28

Publié le par Père Maurice Fourmond

3e dimanche de l’Avent B

Le 11 décembre 2011

Homélie

 

Jean 1, 6-8. 19-28

 

C’est encore le personnage de Jean Baptiste qui nous est présenté en ce 3è dimanche de l’Avent. C’est un personnage très attirant. La première chose qui frappe, c’est sa droiture. Jean Baptiste est un homme de vérité. Il se tient à sa place. Il ne se prétend pas être la lumière mais seulement un témoin de la lumière et quand on lui demande de se définir, il refuse même le titre de prophète pour ne reconnaître qu’il est seulement une voix. Se reconnaître dans la vérité de ce que nous sommes est une exigence humaine mais aussi évangélique. Ne se croire ni plus ni moins que ce que l’on est en vérité, sans se donner des qualités que nous n’avons que peu, mais sans aussi fausse modestie en refusant de reconnaître les dons que nous avons reçu. Se tenir à sa place comme Jean baptiste, mais aussi avec disponibilité comme un serviteur fidèle qui sait se retirer quand il a accompli son travail, heureux si son service a pu porter quelques fruits, mais sans vanité avec cette joie simple de tous ceux dont le coeur est droit. Nous avons souvent besoin du jugement de frères ou de soeurs pour nous aider à discerner là où nous serons le plus utile, là où nous pourrons le mieux servir.

 

Nous savons que cette droiture et cette vérité de Jean Baptiste le conduiront en prison parce qu’il a eu le courage de dire la vérité à Hérode qui avait pris la femme de son frère. Faire la vérité est un travail difficile qui demande lucidité sur soi-même, discernement et courage. Demandons à Jean Baptiste de nous aider à faire la vérité dans notre vie avec le courage qui fut le sien. Nous avons souvent peur d’exprimer ce que nous croyons vraiment, même si dire nos convictions devrait se faire humblement, tout le monde n’étant pas forcé d’être d’accord avec nous. 

 

La seconde chose qui frappe dans la vie de Jean Baptiste, c’est sa relation avec son cousin Jésus. Il sait que Jésus est celui qui doit venir après lui pour accomplir une oeuvre plus grande que celle dont Jean se sent porteur. Jean Baptiste se situe à sa juste place. Ce n’est pas lui qui est important, c’est Jésus. Nous connaissons cette image du doigt qui désigne une étoile. L’insensé regarde le doigt, le sage contemple ce que le doigt désigne, l’étoile. Jean se considère comme le doigt qui désigne l’étoile, celui qu’il convient de suivre. On peut dire la même chose de toutes le expressions qui tentent de représenter Dieu. Elles ne sont que des signes, que le doigt qui indique celui que notre coeur cherche. Jean Baptiste prend l’image non du doigt mais de la voix. Il n’est pas important, celui qui est important, c’est celui qu’il désigne.  N’est-ce pas le rôle du témoin de l’évangile que nous voulons être. Il ne nous est pas demandé autre chose que d’être le doigt qui désigne, la voix qui crie, puis ensuite se retirer pour laisser se faire la rencontre avec le Seigneur .

 

C’est dans le même sens qu’il faut comprendre cette autre parole de Jean Baptiste : «Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue» Jn 3, 30. C’est dans l’évangile de Jean. Jésus baptisait en Judée. Les disciples de Jean Baptiste ont le sentiment que Jésus fait de la concurrence à leur maître : «Voici qu’il se met à baptiser et tous vont vers lui» v.26. Mais Jean va remettre les choses à leur vraie place : «Celui qui a l’épouse est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il écoute et la voix de l’époux le comble de joie. Telle est ma joie, elle est parfaite» v.29. Suit alors la parole que je citais il y a un instant.

 

La joie de Jean Baptiste n’est pas son succès, mais que la parole de Jésus soit entendu même si cela va à l’encontre de ses intérêts à lui Jean. Où est notre joie : est-ce que la bonne nouvelle de Jésus Christ soit entendue ou nos propres paroles, nos propres actions. Quelque soit le chemin qu’emprunte l’Esprit Saint pour toucher le coeur des gens, nous devrions nous réjouir, même si ce chemin n’est pas celui que nous aurions souhaité. 

 

Nous en revenons à l’humilité de Jean Baptiste. Saint Thomas d’Aquin disait : «L’humilité, c’est la vérité». Si Dieu est la vérité même, Dieu est l’humilité parfaite. C’est pourquoi Jésus dit Dieu plus sûrement par son humilité que par la puissance de ses actes et Jean Baptiste dit Jésus par son humilité plus que par la vigueur de sa parole.

 

Alors, comment nous préparer à vivre Noël en vérité ? En retrouvant l’humilité qui habitait le cousin de Jésus et en y trouvant notre joie. 

 

Publié dans Evangile de Jean

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