"Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres"

Publié le par Père Maurice Fourmond

Messe à la Rochefoucault
Le 29 octobre 2017
Évangile Matthieu 22, 34-40

-Quand Jésus dit que le grand commandement de Dieu est de l’aimer et d’aimer son prochain et qu’il ajoute que toute la Loi et les prophètes sont contenus dans ce commandement, il n’entend pas « abolir » la Loi et les prophètes. Il entend nous dire que le dernier critère qui doit diriger nos choix et donne du sens à la Loi et aux prophètes, c’est cet amour dont Dieu est la source.


-Pour nous faire comprendre ce commandement de l’amour, Jésus dira à ses amis qu’il nous faut aimer comme il nous a aimés lui-même : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » Jn 13, 34.
-Or l’amour que Jésus n’a cessé de donner autour de lui est très exigeant. Pour Jésus aimer en vérité a comporté des risques et même le risque de perdre sa vie. De fait, Jésus nous a aimés jusqu’à donner sa vie. Donner sa vie, ce n’est pas d’abord accepter la mort, c’est la donner dans les gestes ou les paroles les plus simples de la vie ordinaire. C’est chaque jour que nous pouvons donner notre vie en mettant un peu de soi dans l’amour que nous portons aux autres.


-Cet amour-la est difficile. Nous avons toujours à nous poser la question : est-ce que j’aime vraiment ? Est-ce que j’aime comme Jésus a aimé ?


-L’amour que Jésus n’a cessé de donner est fondamentalement un amour de bienveillance. Il ne regarde pas les gens selon l’apparence et même lorsqu’il est devant quelqu’un qui a péché comme par exemple la femme adultère, il croit que cette femme est meilleure que ce qu’elle a fait et il lui ouvre un avenir : « « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. » Jn 8, 11.


-L’amour du Christ est un amour de compassion. Ce mot comme le mot tendresse en hébreu fait allusion au ventre maternel, à l’amour d’une mère pour son enfant. Il s’agit d’être touché jusque dans nos entrailles par la souffrance d’autrui.


-Mais l’amour de Jésus est aussi un amour de vérité. Et cette vérité l’amène, par amour, à avoir des paroles rudes comme lorsqu’il veut aider des pharisiens à prendre conscience de leur attitude hypocrite. Ainsi l’amour peut être comme la parole « énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants » comme le dit l’épître aux Hébreux (4, 12).


-Mais cet amour à l’image de Jésus, s’il va jusqu’à donner sa vie, débouche sur la vie avec un grand V, la vie éternelle. Elle débouche sur l’univers de Dieu qu’on appelle résurrection.


-L’eucharistie que nous célébrons est un signe de cet amour donné de Jésus : « voici mon corps livré, mon sang versé » pour vous. Alors, que notre prière se fasse action de grâces pour cet amour infini et demandons à l’Esprit de Jésus, à l’Esprit Saint de nous donner la force pour aimer un peu comme Jésus aime.

Publié dans Homélies du dimanche

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