« La traversée de l’épreuve »

Publié le par Père Maurice Fourmond

Journées nationales Jonathan Pierres Vivantes
Octobre 2017


« La traversée de l’épreuve »

Dans notre atelier, je voudrais porter un regard de foi sur l’épreuve que vous vivez en reprenant le mot qui est le titre de nos journées nationales ce mot « traversée » ; ce mot convient d’ailleurs à tout ce qui est vivant car tout ce qui vit implique à la fois la durée, le mouvement, la transformation. Je réfléchirai avec vous sur cinq aspects de cette traversée : 
1- La Bible ne parle que de traversées
2- « Passons sur l’autre rive »
3- La vie de Jésus a été une rude traversée
4- Comment le Christ nous aide à traverser notre épreuve ?
5- Jésus nous tient la main tout au long de notre épreuve
6- Jésus ouvre notre épreuve sur une espérance de vie 

1- La Bible ne parle que de traversées
    La traversée est un sujet qui court à travers toute la Bible ; du début à la fin il n’est question que de traversées. Nous savons que nos ancêtres dans la foi étaient des nomades dont la vie était un perpétuel mouvement, de pâturage en pâturage afin de nourrir leurs bêtes. Mais plus profondément l’histoire de cet ancêtre éponyme Abraham, nous dit que Dieu lui assigne une vocation exigeant de quitter son pays et de traverser de nombreuses contrées vers le pays qui lui était destiné : « Le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit » (Gn 12, 1-4).
    L’autre ancêtre d’Israël est Moïse. Moïse reçut la vocation de libérer le peuple d’Israël et pour cela il dût quitter le pays d’Égypte pour effectuer, selon le livre de l’Exode une double traversée : la traversée de la mer des roseaux puis la traversée pendant quarante années d’un désert hostile avant d’arriver dans le pays où coulait le lait et le miel. Nous savons que dans la Bible, le chiffre 40 désigne la durée moyenne d’une vie d’homme. Aussi nous pouvons penser que, pour nous comme pour nos ancêtres, la traversée vers la terre promise est vécue tout au long de notre vie.

2- « Passons sur l’autre rive »
    L’évangile n’est pas en reste pour ce qui est de la nécessité d’opérer une traversée. Indépendamment de la vie même de Jésus dont nous parlerons dans quelques minutes, attardons-nous d’abord sur le récit rapporté par les trois synoptiques, Matthieu, Marc et Luc, récit appelé « la tempête apaisée ». Prenons le récit de Marc, c’est au chapitre 4 : « Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41). 
    Cette traversée symbolise bien la traversée de notre propre vie. Et d’abord la première phrase : “Passons sur l’autre rive”. Retenons simplement qu’elle est une invitation faite à chacun de nous de prendre conscience qu’il nous faut toujours quitter une rive pour avancer et atteindre une autre rive ; il nous faut sans cesse quitter la rive d’un monde sensible plein de joies certes comme aussi de douleurs et avancer vers la rive d’un monde d’union, de communion plus spirituelle, plus profonde encore et plus définitive que l’union réalisée par nos sens. Il s’agit de partir vers cette autre rive qu’est la rencontre nouvelle et différente du Dieu vivant et donc de la rencontre de tous ceux que nous aimons et qui nous ont quitté visiblement. Il s’agit de passer de l’univers sensible à l’univers invisible de Dieu qui est l’amour même. Nous ne pouvons pas découvrir ce type de communion sans accepter un certain départ non pas bien sûr géographique mais existentiel. Il s’agit dans la douleur même de n’avoir plus de signes sensibles d’une présence, de nous ouvrir à une autre présence, un autre horizon, l’horizon de Dieu. Le renard ne disait-il pas au petit Prince de Saint-Exupery : « On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.» Ainsi, l’autre rive est la rive d’une rencontre intime, profonde, réelle, définitive en Dieu, de tous ceux que nous aimons.
    “Survient une violente tempête”. La vie est semée d’embûches et d’épreuves plus ou moins lourdes. Parfois, elles arrivent soudainement alors que nous ne nous y attendions pas. Nous ne savons plus où nous en sommes. Toute paix a déserté notre coeur. Nous sommes comme ce pauvre Job criant sa souffrance : “Pourquoi ne suis-je pas mort dès le sein ? Pourquoi donc deux genoux m’ont-ils accueilli. Désormais, gisant, je serai au calme, endormi, je jouirai alors du repos” (Jb 3, 11-13). Nous avons tous été bousculés par des tempêtes un jour ou l’autre, et la mort de votre enfant en est la plus violente.
    “Lui, dormait sur le coussin à l’arrière”. Dans ces moments terribles, nous avons parfois l’impression que Dieu est absent, qu’il dort ! Et notre prière rejoint alors le cri des apôtres dans la barque : “Nous sommes perdus, cela ne te fait rien ?” Nous avons l’impression que Dieu se désintéresse de notre sort. Nous lui faisons des reproches : “Pourquoi tu ne fais rien ? Pourquoi tu ne change pas le cours douloureux de ma vie ? Pourquoi tu te tais ? Pourquoi es-tu si loin ?” Non seulement ce cri est normal, non seulement nous avons le droit de crier notre détresse de même qu’on ne peut reprocher aux apôtres leur réaction, mais notre cri est notre seul moyen de rejoindre Dieu.
    “Jésus interpelle le vent et la mer”. Certes, on peut voir dans ce récit la puissance de Jésus sur les éléments. Mais nous pouvons aussi penser que sa puissance s’exerce dans nos vies, non pas pour en modifier le cours, mais pour nous redire sa présence, appelant la confiance et source de paix. “Et il se fit un grand calme”. Lorsque nous nous confions ainsi à Dieu, lorsque nous acceptons de lâcher prise et que nous ouvrons les mains, lorsque nous tentons dans la prière de chercher l’unique nécessaire que rien ni personne ne pourra nous enlever, alors nous retrouvons la force d’une présence ; en nous il peut se faire un grand calme et nous pouvons accueillir la paix qui vient de Dieu.
    Et nous entendons la réponse de Jésus à notre angoisse : “Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ?” C’est moins un reproche qu’une interrogation étonnée et attristée. Jésus, si je peux me permettre, est un peu naïf. Il a toujours tendance à faire confiance, à croire en particulier ceux qui sont ses amis. Aussi, il s’étonne de l’incrédulité de ses disciples, de leur difficulté à comprendre la force de sa présence. L’interrogation de Jésus n’a pas d'autre but que de nous renvoyer à nous-mêmes : je vis une terrible épreuve, mais pourquoi ne pas la partager avec le Seigneur puisque Dieu entre dans mon épreuve, la vit avec moi et ne m’abandonnera pas. 
    Le cri des apôtres dans la tempête est souvent le nôtre : “Nous sommes perdus, cela ne te fait rien ?”, comme si Dieu se désintéressait de notre barque prête à couler. Ce qui nous touche, touche Dieu, ce qui nous fait mal, fait mal à Dieu, et si nous sommes perdus, Dieu est perdu avec nous ! Jésus a lié son sort au nôtre. Il est dans la même barque de l’humanité, dans la même barque que la barque de notre vie. C’est pourquoi il peut dire : “Je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi” (Jn 17, 24). C’est cette certitude qui nous ouvre sur la confiance.
    Qui est donc ce Dieu qui est à la fois présent et caché dans notre barque et apparemment silencieux ? Cette question, je crois et j’espère que nous nous la poserons jusqu’à la fin de notre vie. Dans notre situation terrestre, nous ne pouvons pas y répondre pleinement, nous ne pouvons que balbutier. Comme le dit saint Paul « A présent, nous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors ce sera face à face » (1 Co 13, 12).

3- La vie de Jésus a été une rude traversée
    Jésus comprend notre épreuve et comment la traverser car lui-même, toute sa vie n’a cessé de passer vers l’autre rive. Si nous savons peu de choses de la vie de Jésus avant sa vie publique, celle-ci est sous le signe de la traversée. Combien de fois Jésus parle du chemin qu’il doit suivre pour aller vers le Père.
    Si Jésus n’a pas connu la douleur de perdre un enfant, il n’a pas été épargné par la souffrance. Très vite, son enseignement et ses actes ont provoqué l’opposition puis la haine des chefs religieux de son peuple. La tempête rapportée par Marc sur le lac n’a pas cessé de bouleverser la vie de Jésus. Déjà dans son propre village de Nazareth, après son enseignement dans la synagogue, les gens furieux le conduisent hors de la ville pour le faire mourir : « À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas » (Lc 4, 28-29).  L’opposition à Jésus ne fera que grandir au fil du temps et on s’acharne sur lui : « Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ; ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles » (Lc 12, 53-54). Après la réanimation de Lazare, les grands prêtres et les pharisiens se sont réunis pour décider du sort de ce Jésus : « À partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer » (Jn 11, 53). Même scénario dans l’évangile de Matthieu : « Alors les grands prêtres et les anciens du peuple se réunirent dans le palais du grand prêtre, qui s’appelait Caïphe ; ils tinrent conseil pour arrêter Jésus par ruse et le faire mourir » (Mt 26, 3-4). Jésus avait bien compris que sa vie et ses paroles étaient inacceptables pour les chefs religieux et qu’il allait vers une mort certaine et pourtant il ne va pas se dérober : « Montant alors à Jérusalem, Jésus prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » (Mt 20, 17-19). 
    Parmi ses épreuves, une des plus dures fut certainement l’incompréhension de ses meilleurs amis comme lorsque Pierre n’accepte pas que le royaume qu’inaugure son maître se termine par sa mort. Jésus réagira fortement mais aussi avec tristesse : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » (Mt 16, 23).
    Comment Jésus a traversé toutes ces épreuves ? En s’appuyant sur une totale confiance en Dieu son Père. Jésus connaissait bien les psaumes qui étaient récités lors du sabbat à la synagogue ou encore dans sa prière personnelle comme par exemple ce passage du psaume 16 : « Mon coeur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption » (Ps 16 (15), 9-10). Cette confiance a permis à Jésus de traverser l’épreuve en s’appuyant sur l’amour du Père qui ne l’abandonnerait jamais. Certes, sur la croix, Jésus a éprouvé dans sa sensibilité humaine un terrible abandon. La parole rapportée par l’évangéliste Matthieu « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mt 27, 46, montre un abandon de Dieu ressenti réellement, mais il achève sa vie dans une totale confiance : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46). C’est encore une prière d’un psaume (31 (30), 6) qui se traduit : « Dans ta main je remets mon souffle » c’est-à-dire ma vie. C’est la certitude de la présence permanente de son Père du ciel, présence de lumière et de force qui a soutenu Jésus et lui a permis de traverser les épreuves de sa vie.

4- Comment le Christ nous aide à traverser notre épreuve ?
    Alors, comment Jésus vous aide à traverser votre épreuve ? « Traverser » est un verbe qui contient à la fois un présent et un avenir ; c’est un verbe transitoire en ce sens qu’il est porteur à la fois de souffrance et d’espérance. Mais la traversée n’est-elle qu’un lieu de transition, comme si le présent n’avait pas de valeur en lui-même mais seulement dans la perspective de l’autre rive. Employer le terme de « traversée » ne diminue en rien l’importance du présent, simplement il ouvre un avenir donnant non seulement une perspective mais du sens à la vie. Comme il a été dit hier matin, ce n’est pas l’épreuve qui a du sens, mais c’est la vie.
    Traverser ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’épreuves ressenties douloureusement, mais que l’épreuve contient, au coeur même de la souffrance, une espérance fondée non sur notre propre espérance, une espérance qui viendrait de nous, mais sur l’espérance que Dieu a vis à vis de chacun de nous. Dieu espère en moi, en ma vie, dans ce que j’ai encore à vivre et à réaliser bien plus que moi et c’est sur cette espérance de Dieu que je peux enraciner ma petite espérance. Notre confiance s’ouvre sur le Dieu de la vie, sur Dieu qui ouvre notre présent sur un avenir de vie, apportant la vie à notre présent douloureux.
    La promesse du Dieu de la vie est soulignée à maintes reprises dans les évangiles. Déjà dans le récit de la tempête apaisée, nous avons vu que le Christ, même s’il semble dormir dans notre barque, est là comme une grande et totale sécurité : « pourquoi avoir peur ! ». Mais nous pouvons relever bien d’autres passages dans les évangiles qui confirment cette confiance. Prenons un autre passage de tempête apaisée où Jésus invite Pierre à venir vers lui sur l’eau. C’est dans l’évangile selon Matthieu (14, 22-33) : « Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus ». Dans notre foi, nous croyons que le Christ Jésus sans cesse nous invite à venir vers lui sans avoir d’autre garantie que sa parole. Mais dans nos vies il y a des moments où la puissance de mort vient nous heurter avec la mort de notre enfant alors, comme Pierre, nous sombrons : « mais, voyant la force du vent, il eut peur ». Pierre commence à enfoncer, c’est alors qu’il cria vers le Seigneur : « il cria : « Seigneur, sauve-moi ! ». Dans nos moments de désespoir, quand la souffrance est trop lourde et que nous avons l’impression que la nuit est définitive, nous pouvons crier comme Pierre, « Seigneur, sauve-moi ! ». Alors, comme pour Pierre, le Christ Jésus nous saisit la main : « Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? ». Cette main du Christ, solide nous soutiendra dans la traversée de l’épreuve et comme pour Pierre, sa présence qui nous tient par la main nous permettra de retrouver un certain calme et au fond du coeur, la paix : « Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba ».

5- Jésus nous tient la main tout au long de notre épreuve
    Jésus nous prend la main non seulement au moment où l’épreuve nous heurte, mais il ne nous lâchera pas la main tout au long de notre vie blessée. C’est ce que nous croyons vraiment. La main de celui qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6) ne nous lâche pas. Le Christ Jésus a ouvert à chacun un chemin de vie qui ne se refermera pas. Bien sûr, c’est un chemin, ce qui veut dire que le plus souvent on n’en voit que quelques mètres, juste devant ; bien souvent comme sur nos routes, le chemin ne découvre qu’une petite portion de notre itinéraire et le but semble parfois bien loin. Mais quand nous avons la tentation de désespérer et de rester au bord du chemin, la main de Jésus nous entraîne plus loin portés par son espérance à lui.
    Après la résurrection de Jésus, le récit des disciples d’Emmaüs est significatif. C’est en Saint Luc au chapitre 24. Cléophas et son compagnon ont vécu une dure épreuve. Celui en qui ils avaient mis leur espérance a été crucifié. Ils ont l’impression que tout est fini et, tout tristes, il ont régressé sur le chemin en fuyant Jérusalem. Mais Jésus sans qu’ils en aient conscience, les rejoint sur la route ; si je puis dire il les prend par la main afin de leur redonner une espérance plus forte que la mort. Dans l’auberge d’Emmaüs, le coeur des deux disciples s’ouvre et ils reconnaissent dans la foi que Jésus est vivant et qu’il les accompagnait sur leur chemin. Alors, ils vont quitter la rive de leur désespoir et ils vont reprendre la route vers l’autre rive, là où, retrouvant les autres disciples de Jésus, ils vont continuer à avancer vers la vie.

6- Jésus ouvre notre épreuve sur une espérance de vie 
    Non seulement Jésus nous prend la main et nous accompagne dans notre épreuve, mais il ouvre notre espérance sur une vie éternelle. Cette ouverture sur le monde de la vie ressuscitée en Dieu n’est pas une belle utopie ni une réalité pour demain, sa lumière est déjà présente au creux de notre souffrance. La vie éternelle consiste à participer à la vie même de Dieu ; si cette participation ne sera plénière et définitive qu’après notre mort, elle est déjà à l’oeuvre dans notre vie dès maintenant. C’est dès maintenant que nous pouvons rejoindre l’univers de la vie en Dieu. Comment ? Créés à l’image de Dieu, notre vie est déjà habitée par une présence divine ; nous sommes déjà avec et en Dieu comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Colossiens « « Notre vie reste cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3, 3). Cette présence est celle de l’Esprit de Dieu, un Esprit qui nous habilite à vivre dans la présence de Dieu et en lien avec l’amour qui le caractérise. Bien sûr c’est seulement dans la foi que nous entrons ainsi dans l’univers de Dieu. Cet univers est celui où la mort a été vaincue, où la vie, la vie partagée remplit la totalité de l’être de chacun. C’est un univers où la présence réelle mais cachée de tous ceux qui aiment accompagne sans cesse la vie de chacun.
    Ainsi, la traversée de l’épreuve nous introduit par la foi dans l’univers de Dieu, dans cet univers de présence invisible mais vivante qui nous porte et nous soutient sans évacuer la douleur de la rupture de la mort.
    Entrons dans cet univers de Dieu en union avec Jésus, et avec tous ceux qui nous précèdent dans la vie éternelle. Alors, même la joie pourra pénétrer notre coeur, cette joie qui s’apparente tellement à une paix intérieure profonde lumineuse et réconfortante.

Publié dans Conférences

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